Rapport d’activité 2018
Le questionnaire Coloss (collaboration de la FAB-BBF, HoneyBee Valley, KonVib, CRA-W et Cari) auquel plus de 450 apiculteurs répondirent, a permis d’observer des pertes importantes durant l’hiver 2017-2018 avec une moyenne belge de 19,4 % dont Bruxelles capitale 42.5 %, Brabant Wallon 33.8 % Hainaut 32.7 %, Namur 28.2 %, Liège 16.3 % et Luxembourg 7 %. Peu de pertes en Ardennes, Lorraine et Campine. Les maladies, les conditions environnementales dont l’exposition à des facteurs toxiques (les pesticides, médicaments, …), les conditions climatiques mais aussi la gestion apicole des colonies et les ressources alimentaires sont autant d’autres facteurs de risques. Un essai est en cours sur les CIPAN (Cultures intermédiaires -piège à nitrate, moutarde et phacélie en fleurs en automne) Noa Simon avec ruches du CARI + Louis Hautier – CRA-W.
Réunion AFSCA
Dans le cadre de la santé des abeilles, après les études Epilobee (2014) les études HealthyBee (2016-2017) ont été intégrés au programme de contrôle pluriannuel de l’AFSCA.
En matière de cire, la cellule anti-fraude de la DG Santé continue son travail, définir la cire d’abeilles, un produit pur (sécrétion glandulaire des abeilles) et nettoyer le marché des cires indésirables qui risquent d’être toxiques pour les hommes et les abeilles.
Le Comité scientifique de l’AFSCA a publié un avis le 14/11/2018 concernant les risques pour la santé des abeilles suite à la présence de contaminant dans la cire d’abeille ou à son adultération (http://www.favv-afsca.fgov.be/comitescientifique/avis/2018/_documents/Avis18-2018_SciCom2016-27_residus_cire_santeabeilles.pdf).
l’AFSCA se réjouit de constater que le nombre d’apiculteurs enregistrés augmente d’année à année.
Les 6498 apiculteurs, alors que seulement 6000 en 2017
Médicaments anti-varroas
L’impact du climat sur l’apiculture se fait de plus en plus sentir au niveau des apiculteurs. L’été chaud et déficitaire en eau rendit l’année 2018 compliquée. Malgré les ruptures de couvain, les recontaminations élevées après le traitement d’été furent observés ce qui permet aux populations de varroas de se multiplier beaucoup plus.
Pour l’application des traitements chimiques, l’agence des médicaments signale que de nouveaux médicaments sont autorisés en Belgique, mais tous difficile à obtenir en pharmacie, vu le petit marché belge Le code national CNK permet un approvisionnement facilité en pharmacie, les produits étant répertoriés dans leur fichier comme les produits Bayer, mais tous les fabricants n’ont pas ce code payant.
Varromed® mélange d’acide oxalique et formique, importé par palette de minimum 450 bidons est très actif dès le début de la saison et en automne, si présence d’une faible quantité de couvain,
Oxuvar® (ac. oxalique) est assez populaire : il fonctionne bien, est bon marché (€2/ruche est acceptable pour l’apiculteur) et facile d’utilisation, mais a utilisé en absence de couvain ou en cas de faible présence de couvain
Oxybee (non disponible - acide oxalique avec agrément européen)
Polivar Yellow a été le produit le plus utilisé dans le nord du pays.
Une attention aux phénomènes de ré infestation. Il faut également proposer plus d’alternance dans les produits surtout après le Polyvar Yellow. Longue application 9 à 16 semaines
Apivar® et Apistan®.(statut : en vente libre mais peu disponible) durée du traitement d’été (jusqu’à 12 semaines) conséquences possibles pour le miel (dépassement LMR ?). Les deux substances actives (Amitraz et Tau-fluvalinate) sont reprises dans l’analyse résidus du miel du programme de contrôle de l’AFSCA.
Dany’s BienenWohl (non disponible - acide oxalique avec agrément européen)
Formivar n’est accessible qu’en Allemagne et Suisse.
La future législation vétérinaire va travailler par zone européenne ce qui va améliorer la disponibilité des médicaments qui concerneront toute une zone et il en va de même pour les grossistes répartiteurs.
Il ne manque plus qu’un produit à base d’acide formique, disponible uniquement en Italie, une procédure d’agrément réciproque où les autorités italiennes feraient fonction « d’autorité de référence » verra le jour mais la mise sur le marché d’un médicament prend de nombreux mois, donc indisponible en 2019.
Les traitements doivent être réalisés simultanément par tous les apiculteurs, plus fréquemment et plus longtemps. Le premier traitement chimique de l’année doit déjà être réalisé en février-mars, avant la première récolte du miel.
La recontamination après le traitement d’été sont de plus en plus courantes, ce qui rend un traitement d’hiver indispensable. Un contrôle du nombre de varroas sur les langes après le traitement d’été et plus tard en automne est nécessaire.
Vétérinaire en apiculture
25 vétérinaires wallons ont été formés en apiculture en 4 jours par les associations vétérinaires et par l’Ordre, et également en Flandre. 12 vétérinaires wallons dont 6 sont eux-mêmes des apiculteurs s’occupent des abeilles et 10 apiculteurs wallons ont adhérés à la guidance vétérinaire.
Avec le budget de 25.000 euros mis à disposition par le Cabinet pour soutenir le système en 2017, un film a réalisé sur les différentes méthodes de lutte contre le varroa en Flandre et en Wallonie.
Le budget prévu de 75000 € pour la guidance vétérinaire n’a pu être utilisé car le ministre n’a pas engagé le budget pour ces actions. Vétérinaires ou apiculteurs, personne n’a rien reçu eu pour la guidance.
Assistants apicoles
La DG Contrôle financera la formation continue et légale des assistants apicoles (AR 2007) organisée par la FAB et le Cari. Lesquels seront appelés si nécessaire sur le terrain pour aider aux projets Epilobee et HealthyBee,
Fiscalité – TVA à 6 %
Plusieurs lettres ont été transmises au ministère des Finances, par courrier et par appui politique, mais aucune réponse ! Nous attendrons les prochaines élections pour renouveler notre demande de TVA à 6 % sur les reines et essaims.
API-AGRI
Comme en 2017, les contacts se sont poursuivis entre agriculteurs et apiculteurs lors d’un WE à LLN et à Rebecq avec les responsables de Bio Wallonie
Courriers et actions
Une lettre a été envoyée avec le PAN (Pesticide Action Network), la FAB et le CARI au Ministère de l’Agriculture demandant que les représentants belges insistent pour maintenir les tests de toxicité chronique dans le dossier des pesticides auprès de la Commission qui veut les retarder.
La FWA a demandé une dérogation d’utilisation des néonicotinoïdes sur betterave, la FAB a réagi auprès du Ministère de la Santé publique pour demander comment la Belgique a rempli les trois éléments nécessaires pour obtenir cette dérogation. Réponse évasive !
Un courrier a été envoyé au Ministère des affaires économiques pour les fraudes et l’étiquetage des miels importés
Frelons Asiatiques
La destruction des nids est de la compétence des Régions. En wallonie, c’est le CRA-W, à Bruxelles l’IBGE
Les mesures de protection dans le cadre de l’importation de matériel biologique sont une compétence fédérale (espèces animales invasives SPF Santé publique).
En 2018, 4 nids ont été détruits, un à Wannebecq (Lessines), un à Bierghes (Rebecq), un à Salzinnes et dans la région de Mons (foyer initial). 3 signalements à Bruxelles et d’autres vers Namur et 132 endroits en Flandre (une soixantaine de nids repérés).
Aethina tumida
Dans le Sud de l’Italie des contrôles ont lieu dans des périmêtres de 10 km pour la zone de protection et 30 km pour la zone de surveillance (5 foyers en 2017). Au contraire, le nombre de ruches sentinelles positives ne cesse d’augmenter.
Guide de bonnes pratiques apicoles
Une première réunion s’est tenue à LLN, réunissant ILVO, Honeybee Valley, CARI et FRUPAH pour renouveler le Guide de Bonnes Pratiques. La partie concernant le miel est très bien avancée. Les autres produits de la ruche (pollen, gelée royale, propolis, cire) feront l’objet de chapitres spécifiques.
Apimondia (la FAB est membre)
En 2019, Apimondia aura lieu à Montréal au Canada.
Une déclaration d‘APIMONDIA a été faite contre la fraude des miels : améliorer la définition des miels, de valider des techniques de détection des fraudes, de constituer une base de données de vrais miels, une fraude lorsque des acteurs achètent un miel (chinois) dont la définition ne correspond pas aux standards européens. A côté de cela, il faut renforcer la traçabilité et les contrôles aux points à risque.
Le miel doit correspondre aux normes du CODEX. La FAB-BBF est intervenu auprès du Ministère de l’Economie pour signaler que les miels chinois ne correspondent pas aux normes européennes et attend la réponse. Le problème d’étiquetage a été soulevé, la constitution d’un groupe de réflexion belge est envisagée associant le SPF et l’AFSCA
Les objectifs de la futur PAC pourraient utiliser les pollinisateurs avec des aides environnementales.
Une réunion s’est tenue au Museum des Sciences naturelles de Bruxelles en présence de fonctionnaires fédéraux et régionaux, de représentants d’équipes de chercheurs tant sur les abeilles mellifères que les abeilles solitaires. Le programme de travail pour le prochain plan abeilles fédéral a été ébauché. Un groupe de travail spécifique est formé pour étudier les actions à mettre en place dans le cadre de la future PAC.
BeeLife (La FAB en est membre)
La Commission « pesticides », chargée d’étudier les procédures d’autorisation des pesticides au sein de l’Union européenne, a fait voter son rapport en plénière à Strasbourg le 16 janvier 2019.
526 voix pour, 66 contre et 72 abstentions voilà l’adoption des recommandations de la Commission pesticides votée à une écrasante majorité. BeeLife se félicite que tous les amendements « pro-pesticides » aient été rejetés.
BeeLife a d’ailleurs été auditionné par cette commission. Lors de son audition Mme Noa Simon-Delso, vétérinaire et conseillère scientifique au Centre apicole de recherche et information à Louvain la neuve , a pu rappeler la dangerosité de certains produits pour les abeilles, les manquements en termes d’évaluation et la nécessité de l’application des lignes directrices de l’EFSA concernant l’évaluation du risque pesticides pour les pollinisateurs. Tout ceci a été retenu.
Quand au Conseil des Ministres européen, il a supprimé les tests chroniques pour les abeilles et insectes pollinisateurs, ne gardant que les tests de LMR (limites maximums des résidus), défendus par le lobbying !
Beesyn
Dans 50 ruchers de 5 ruches dans les zones avec les risques les plus faibles et les plus forts des deux régions du pays, 3 échantillonnages d’abeilles butineuses et abeilles de la ruche, miel et cire et pain d’abeilles (étudié pour la première fois) ont été réalisé en avril, juillet et septembre. Une série très importante d’analyses seront réalisés en 2019 et les résultats attendus en 2020.
Le site www.FAB-BBF.be vous informe des actions entreprises et vous donne les liens vers nos partenaires et vers l’AFSCA.